Construire 75 logements sociaux face à la Bibliothèque Nationale de France, dans un immeuble de 12 étages et reposant sur l’infrastructure enjambant les voies ferrées de la gare d’Austerlitz, représente à bien des égards une gageure architecturale, une sorte de défi dont le résultat n’était pas par avance assuré.
Le cahier des charges du lot T7B1, établi par Pierre Gangnet, urbaniste de cette partie de la ZAC Seine Rive-Gauche, très directif, indiquait les volumes généraux et les épannelages, les emprises au sol et les débords autorisés ainsi que les descentes de charges en chaque point précis sur lesquels elles devaient être appliquées. Le profil même en dos d’âne des 3 méga-poutres franchissant la tranchée SNCF entre l’avenue de France et la rue du Chevaleret, orientait très fortement la conception des plans et les dispositifs distributifs des logements.
L’obligation de réduire le poids global de l’édifice a conduit à opter pour des solutions d’enveloppes légères introduites dans un squelette en béton.
Voilà comment au moment du concours étaient présentées les intentions architecturales du projet :
« L’architecture de l’immeuble ne recherche pas d’effet formel particulier mais le matériau d’enveloppe dont il est constitué lui conférera une identité forte qui, dans le concert d’architectures singulières qui constitue son environnement, voudrait fonctionner comme un point d’orgue discret mais repérable par sa couleur, sa texture, l’élégance de son dessin, les proportions de ses percements, la vibration et les nuances chamarrées de son épiderme.»
Le choix de mettre en œuvre des feuilles de cuivre Brass, matériau dont la particularité est de se patiner en quelques mois, perdant sa teinte claire et brillante d’origine pour des nuances de bronze de plus en plus soutenues, confère à l’édifice une image à la fois singulière mais changeante et évolutive, riche de multiples effets chromatiques, reflétant et absorbant la lumière naturelle, vifs ou ternes selon la couverture nuageuse, l’heure de la journée ou l’orientation de la façade.
Mais cette qualité inhabituelle pour un édifice résidentiel et sa visibilité initiale ne doit pas dissimuler les questions multiples que ce projet a dû affronter et résoudre, dans le souci premier de réunir les meilleures conditions d’habitabilité et d’appropriation tant des logements proprement dits que de l’ensemble urbain qu’ils constituent.
Conformément aux intentions urbaines qui les associent par paires, tous les immeubles s’apparentent à des tours-plots, indépendants de leurs voisins mais regroupés en une entité commune qui les associent de part et d’autre d’une cour-jardin partagée qui gère les accès vers les halls. Rampes et emmarchements permettent de rattraper le niveau supérieur de la plateforme principale à partir des 2 voies qui le bordent.