Les grandes opérations d’urbanisme d’après-guerre ont effacé toutes les empreintes et vestiges d’occupations antérieures dont le découpage en parcelles a été abusivement et mécaniquement selon le cas associé selon le cas à l’insalubrité urbaine, à la voracité des spéculateurs ou à l’extension infinie des banlieues pavillonnaires de l’entre-deux guerres.
Ces « grands ensembles » ont ainsi fait table rase de la mémoire inscrite dans ces nouveaux territoires conquis.
Une nouvelle pathologie catastrophique réitère aujourd’hui les erreurs d’hier: faire à nouveau le vide pour reconstruire à neuf.
Or, le tissus urbain, entrelacs des découpages du sol, mitoyennetés, systèmes complexes et discrets qui distribuent les parcelles enclavées (passages, venelles, impasses) ne sont pas seulement les manifestations tangibles de la propriété foncière et de ses vicissitudes; ce sont avant tout les marques de l’appropriation aux échelles les plus fines, celles de l’habitat et du voisinage.
Témoignages vivants des modes d’occupation du territoire, elles sont pour l’élaboration du projet d’architecture d’incomparables outils de réflexion et de fabrication.
Elles permettent littéralement de l’accrocher à la géographie mais aussi à l’histoire du lieu.
Comprendre les tissus, leurs modes de constitution et d’évolution, le rapport entre découpages fonciers et typologies des architectures, l’organisation du bâti sur son parcellaire, la distribution des espaces, les rapports à l’espace public, etc. sont autant de préoccupations des projets présentés dans cette section.